Bulletin 53

Publié par adetec le lun, 10/17/2022 - 23:16

 

 

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Autres Bulletins de Liaison

LA VIE DE L’ADETEC EN 2022 : Le mot du Président

J BachetChers adhérents, Chers amis,

Nous voici déjà à l’automne. La rentrée s’est faite pour les petits comme pour les grands, et chacun, qu’il soit actif ou retraité, a repris son occupation, ses activités, lorsqu‘elles avaient été interrompues par le temps des vacances.

Il en va évidemment de même pour notre association. Il nous faut reprendre notre action, nos campagnes, nos relations avec vous et avec tous nos correspondants. C’est probablement vrai en ce qui concerne la recherche scientifique proprement dite. Mais ça n’est pas tout à fait exact en ce qui concerne notre association.  

En effet, du fait  du Covid, nous avons constaté la diminution du recrutement d’adhérents nouveaux ; nous avons donc décidé de relancer nos contacts avec des groupes chirurgicaux et médicaux avec qui nous avons largement collaboré dans le passé. C’est en particulier le cas avec l’équipe de l’Hôpital Marie Lannelongue. Ce très important centre a en effet bénéficié de l’activité de notre association pendant plus de deux décennies et près de vingt bourses de recherche ont été attribuées à de jeunes chercheurs de cette institution, y compris à deux d’entre eux qui y sont devenus, depuis, chefs de service.

Heureusement, d’autres unités de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique continuent de soutenir l’action de l’ADETEC. Et nous leur en sommes particulièrement reconnaissants.  Je pense évidemment au service de chirurgie thoracique et Cardio-vasculaire de l’Hôpital Pontchaillou à Rennes et à toute son équipe, dirigée par le Professeur Jean-Philippe Verhoye.

Par une coïncidence heureuse, alors que l’ADETEC a fêté son cinquantenaire il y a un an, la chirurgie cardio-vasculaire à Rennes a fêté le sien cette année. Les célébrations officielles y furent nombreuses et joyeuses. Parmi elles, le département de Chirurgie Thoracique et Cardio-vasculaire a publié un livre de grande qualité, célébrant toute son équipe passée et présente, et a eu l’élégance de consacrer plus d’une page de cet ouvrage à l’action de notre association et à son soutien financier aux jeunes chercheurs et doctorants de cette institution. Nous en sommes très flattés et leur restons très reconnaissants.

A contrario, et malheureusement, d’autres équipes médico-chirurgicales avec qui l’ADETEC a collaboré pendant plusieurs années, ont, pour des raisons d’organisation, mis un terme à cette collaboration souvent fructueuse. Ces évènements ont évidemment été pour notre activité un handicap certain, pour ne pas dire quelquefois néfastes.

C’est probablement la loi du genre, ce qui nous oblige à explorer de nouvelles voies de recrutement, à visiter d’autres centres, à contacter d’autres collègues, à convaincre les uns et les autres que l’action de l’ADETEC, même modeste, peut être d’une aide incontestable dans la démarche professionnelle et formatrice de jeunes doctorants.

C’est à quoi, nous tenterons, cette année encore, de nous atteler tant que la motivation nous guidera et que nos forces nous le permettront.

Docteur Jean BACHET, Président

 

L’IRM  4D FLOW par le docteur Nicolas BORENSTEIN

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une modalité d’imagerie médicale permettant d’obtenir des images bi et tri-dimensionnelles de l’intérieur du corps d’un patient de manière totalement non-invasive. Le principe physique de l’IRM repose sur la magnétisation des tissus du corps, émettant ainsi un signal électromagnétique mesurable puis transformé en image.
Cette technique est largement utilisée en médecine humaine pour le diagnostic et le suivi des patients atteints de maladies cardiaques ou vasculaires. Depuis une quinzaine d’années, cette technique a connu des progrès majeurs suite au développement des technologies informatiques et d’intelligences artificielles toujours plus performantes.
L’IRM de flux 4D (4D flow) a fait son apparition dans le monde de l’IRM cardiovasculaire et apporte, pour la première fois, des informations sur les flux sanguins dans le cœur et les vaisseaux dans les trois dimensions de l'espace au cours des mouvements cardiaques, permettant ainsi d’éclairer le radiologue, le cardiologue et le chirurgien sur la nature des flux sanguins.
 Cette approche permet non seulement d’apporter des informations capitales sur l’état du fonctionnement du cœur et des vaisseaux sanguins mais également sur ses anomalies et les manières d’y remédier. C’est dans ce contexte que des instituts de recherche bénéficieraient grandement de cette technologie dans le développement de nouveaux médicaments ou dispositifs médicaux comme les valves cardiaques artificielles (prothèses).
Notre laboratoire est un centre dans lequel viennent beaucoup de groupes de recherche biomédicaux français et internationaux pour développer et valider des dispositifs de traitement des maladies cardiaques et vasculaires. Nous avons une longue expérience de la cardiologie interventionnelle et de la chirurgie cardiaque pratiquées sur des gros animaux, principalement porcs et brebis. Notre ambition est de mettre au point l’IRM 4D Flow sur des gros animaux.
A l’heure actuelle, nous avons la chance de  pouvoir mener ce projet en collaboration avec le Dr Jean-François Paul, médecin radiologue de l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris, considéré comme un des leaders d’opinion et un des meilleurs spécialistes de cette technologie. La collaboration IMM Recherche / IMM permettra ainsi d’apporter tout le savoir-faire très avancé de son équipe à la validation de l’IRM 4D Flow sur un modèle gros animal.
L’enjeu est d’importance et de deux ordres. Premièrement, tous les dispositifs cardiovasculaires pourraient être étudiés et comparés entre eux, l’objectif étant d’améliorer le comportement du flux sanguin à travers ces prothèses afin notamment de prolonger la durée de vie de ces dispositifs. Deuxièmement, il permettrait de valider de nombreuses séquences différentes de cette technique IRM et donc d’optimiser les examens au  service de la médecine humaine.
A ce jour, un total de 6 porcs et 2 brebis sains ont bénéficié d’une IRM cardiaque standard et 4D flow. Ces différentes sessions ont permis d’améliorer considérablement le protocole anesthésique, la préparation de l’animal en vue de l’examen IRM de valider les séquences d’IRM standard, complémentaires à la séquence 4D flow pour évaluer la fonction cardiaque et mieux comprendre la nature des flux sanguins intracardiaques.
La séquence 4D flow reste pour le moment à améliorer, notamment en raison de la différence d’anatomie thoracique et cardiaque entre l’humain et les animaux, mais également face à des défis techniques liés à la machine d’IRM et au post-traitement des données d’imagerie issues des acquisitions.
Grâce au travail des différentes équipes, nous espérons valider cette séquence d’ici la fin de l’année 2022 et pouvoir ensuite réaliser des examens sur des animaux implantés avec un dispositif cardiaque.
 
Docteur Nicolas BORENSTEIN

 

LE MICROSCOPE ÉLECTRONIQUE A BALAYAGE par le docteur Nabila EL GUEDDARI

Une nouvelle approche diagnostique de l'endocardite infectieuse : le microscope électronique à balayage.
N. El Gueddari, JP Baudouin, G Habib, L. Jau-Camoin ; Laboratoire d'infectiomogie IHU Méditerranée, Marseille.

 

 

 

L'endocardite infectieuse (EI) est une pathologie rare, avec environ 2000 cas par an en France, mais dont le diagnostic reste sombre en dépit des progrès diagnostiques et thérapeutiques.
En effet, en absence de traitement, cette pathologie est létale, mais lorsqu'elle est traitée, la mortalité hospitalière avoisine les 20%.
Le terrain variable et l'hétérogénéité des présentations cliniques rendent le diagnostic de cette maladie difficile.
La symptomatologie, souvent larvée, peut se traduire par une asthénie isolée, et, à l'inverse, certains tableaux cliniques sont d'emblée évocateurs tels qu'une insuffisance cardiaque ou un accident embolique fébriles.
Le traitement de l'endocardite infectieuse repose essentiellement sur une antibiothérapie synergique ciblée et prolongée, avec nécessité d'une intervention chirurgicale dans la moitié des cas.

Afin d'améliorer les techniques diagnostiques, nous avons proposé l'usage de la microscopie électronique à balayage (MEB). Cet outil produit des images en haute résolution de la surface d'un échantillon  en utilisant les interactions électrons-matière.
Cette technique a montré son intérêt dans l'analyse des micro-organismes, c'est pourquoi nous avons entrepris d'analyser des végétations retirées au bloc opératoire afin de mettre en évidence les pathogènes responsables, et d'apporter un outil diagnostique complémentaire à ceux déjà existants.

EI2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PASSER D’UNE EVALUATION DES DISPOSITIFS MEDICAUX A UNE EVALUATION GLOBALE DU DEVENIR DES PATIENTS QUEL QUE SOIT LE TRAITEMENT Par le docteur Emmanuel LANSAC

Création du premier standard international ICHOM pour les patients porteurs d’une maladie valvulaire.  
Un grand pas, pour les malades, initié grâce à l’Adetec !



L'histoire naturelle des maladies valvulaires est basée sur des études anciennes avec des petits effectifs. Il existe très peu d'études randomisées (par tirage au sort), et parmi celles qui existent, la plupart sont financées par l'industrie, source de conflits d'intérêts. De plus, la majorité des études analyse les résultats de procédures ou de dispositifs médicaux (comme les prothèses mécaniques ou les bioprothèses par exemple), plutôt que d’évaluer le devenir les patients quel que soit le traitement. Enfin, comme l'ont démontré de récents scandales, les autorités sanitaires n'ont parfois pas réussi à protéger les patients contre des implants mal évalués ou des chercheurs peu scrupuleux utilisant  l’absence de standardisation d’évaluation pour adapter des définitions afin d'influencer de façon favorable les conclusions de leurs études.  Ainsi les recommandations européennes et nord-américaines sur lesquelles sont posées les indications opératoires manquent cruellement d’un outil global d’évaluation indépendant et uniforme pour évaluer les critères d’intervention ainsi que les traitements des maladies valvulaires.
C’est la raison pour laquelle, la société Internationale des maladies valvulaires (Heart Valve Society), grâce à un important financement  de l’ADETEC (100 000 Euros), a pu initier en collaboration avec l’université de Harvard un travail collectif au niveau international entre les associations de patients, les sociétés de cardiologies et de chirurgies cardiaques pour mettre les patients au centre de l’évaluation médicale par l’établissement du premier standard international ICHOM  (International Consortium for Health Outcomes Measurement) pour les patients porteurs d’une maladie valvulaire (https://connect.ichom.org/patient-centered-outcome-measures/heart-valve-disease/)
Pour les maladies valvulaires, il s’agit d’une expérience unique puisque pour la première fois toutes les associations en charge des recommandations européennes et nord-américaines, l’American Heart Association (AHA), l’American College of Cardiology (ACC), l’American Association for Thoracic Surgeon (AATS), l’European Association for Cardio Thoracic Surgeon (EACTS), l’European Society of Cardiology (ESC) et la Society of Thoracic Surgeon (SCTS), ont élaboré avec les associations de patients Heart Valve Voice du Canada et d’Angleterre ce premier standard.  Cet effort collaboratif unique devrait permettre de passer d’une évaluation des dispositifs à une évaluation globale du devenir des patients quel que soit le traitement. Il permettra une évaluation de parcours du patient depuis le diagnostic de la maladie jusqu’aux résultats des traitements tout au long de la vie.
Jusqu'à présent, ICHOM collabore avec plus de 650 organisations, dont des hôpitaux, des universités, des compagnies d'assurance privées (Ramsay par exemple), des payeurs publics (NHS en Angleterre par exemple). A plus grande échelle politique, l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques) et l'ICHOM ont signé en janvier 2017 une lettre d'intention de collaboration pour la collecte, l'analyse et la publication des résultats déclarés par les patients pour une comparaison internationale (programme PaRiS : Patients Reported Indications Survey [Sondage sur les indications déclarées par les patients]).

Ce premier standard ICHOM des maladies valvulaires est en cours de validation par les conseils d’administration de toutes les sociétés scientifiques et associations participantes. L’objectif est de publier le manuscrit dans tous les journaux scientifiques de ces sociétés en même temps, de ne publier dorénavant que des résultats scientifiques analysés selon le standard ICHOM des maladies valvulaires et de l’inclure dans les formulaires de recueil des bases de données des sociétés correspondantes. Ceci devrait permettre une évaluation multicentrique uniforme des résultats médicaux (outil d'évaluation des recommandations sur les indications opératoires) et chirurgicaux/interventionnels (évaluation des résultats) des patients à long  terme ainsi que des résultats des différentes approches thérapeutiques. Pour que cette évaluation globale soit exhaustive et réellement indépendante, il faudrait à terme que celle-ci soit intégrée dans le système de codification des actes médicaux. La Heart Valve Society par son engagement militera en ce sens pour mettre les patients au cœur de l’évaluation scientifique des maladies valvulaires et ainsi améliorer leur prise en charge.

 

ichom contributors

 

Heart valv society

 

APPEL du Secrétaire Général

 

Amis de l’ADETEC, bonjour,
1936 : Je suis un pur produit du Front Populaire.
1988, le Professeur Guilmet m’a sorti d’une situation bien difficile et je l’en remercie à nouveau.
En 2002, il me faisait l’honneur de me désigner comme Secrétaire Général de l’ADETEC, association qu’il avait fondée en 1971.

En 2022 : aujourd’hui, l’âge et la santé exigent de ma part que je quitte mes fonctions en fin d’année. Je souhaite néanmoins rester parmi vous, en qualité de Trésorier, aidé efficacement en cela par notre expérimentée secrétaire.

Donc, il nous faut trouver un successeur au poste si enthousiasmant de Secrétaire Général et s’il est parmi vous un volontaire, qu’il nous le fasse savoir :  (tél : 01 45 06 63 56, ou par mail : assocadetec@laposte.net).

Ce rôle s’inscrit dans le fonctionnement d’une équipe dynamique et chaleureuse placée sous le couvert du Président Jean BACHET qui anime un Comité scientifique de médecins et chirurgiens, un Secrétariat Général, un Trésorier, une juriste et un régisseur du site internet « adetec-cœur.fr ». L’appui constant de nos fidèles adhérents est essentiel, car, ne l’oublions pas, l’ADETEC est l’une des associations de patients les plus anciennes de France.

Durant les 3 années de COVID, l’ADETEC a dû mettre en sommeil ses activités de représentation (Assemblées Générales, anniversaires..) ; il serait souhaitable que le nouveau Secrétaire Général puisse reprendre l’organisation de telles manifestations. Il coordonnera les relations avec nos adhérents et avec nos autorités de tutelle (Préfecture notamment). Il aura une expérience raisonnable des outils de traitement de texte (Word..) de même qu’un intérêt pour les questions juridiques. Pour la gestion des dons et legs, il pourra s’appuyer sur un notaire bénévole. Enfin, il lui faudra informer nos adhérents au travers d’un « bulletin de liaison » dont le Comité scientifique lui fournira l’essentiel des informations. Bien sûr, il animera les Conseils et Assemblées (organisation, convocations, compte-rendus).

          D’avance merci,                                                        Georges MALGOIRE

 

 

50 ANS DE CHIRURGIE CARDIAQUE AU CHU DE RENNES

Cf : ouvrage diffusé s/c du Professeur VERHOYE

 

50-ans-CHU-Rennes

JPh VerroyePr. Jean-Philippe VERHOYE

EXTRAIT DE LA PRÉFACE D'EDMONT HERVÉ
ANCIEN MAIRE DE RENNES
ET EX-MINISTRE DE LA SANTÉ

Jean-Philippe Verhoye, Chef du service de chirurgie cardiaque au CHU de Rennes, Président de la société française de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, m'a proposé de préfacer cet ouvrage consacré à "50 ans d'histoire de chirugie cardiaque au CHU de Rennes", ce que je fais très volontier, au nom de la reconnaissance. Celle due à la personne, à toutes ses implications, à son équipe et à l'ensemble du ersonnel de notre CHU. Reconnaissance tout également à celles et à ceux qui ont fait l'histoire de la chirurgie cardiaque hospitalo-universitaire rennaise.
Ma première pensée va au Pr. Yves Logeais avec lequel je suis toujours en relation. Rennais, après ses années de formation à Paris, il revient dans sa ville en 1970 et décide de se consacrer "de manière exclusive" à la chirurgie cardiaque. "Un pari fou" écrira-t-il ! Les cardiaques bretons ne sont plus obligés d'aller se faire opérer à Paris. Il tisse un réseau de généralistes. Ce sera le temps de la première opération à coeur ouvert, de la première greffe en 1986. L'année précédente, le 7 octobre 1985, la première IRM est installées à Pontchaillou.